En principe, ce n’est pas pour ma sensibilité, la musique de prédilection, même si le disque d’Astor Piazzolla et de Gerry Mulligan me semble être un chef-d’œuvre. Cet après-midi du samedi 26 février à 16 heures au Temple de Vers-l’Eglise, ce fut un grand moment. Un bandonéoniste, une violoncelliste et un contrebassiste, animent cette demi-heure d’initiation pour de jeunes mélomanes. Jeunes ? Non, très jeunes ! Pour certains venant de quitter le biberon, même si l’un d’entre eux n’a pas supporté les fréquences de cet instrument inventé en Allemagne, qui est devenu le phare de la musique d’Argentine. Non, les Nazis réfugiés dans ce pays n’y sont pour rien ! C’était bien avant, vers le dix-neuvième siècle !

L’initiation est menée de mains de maîtres par les trois artistes et de manière magnifiquement spontanée.

Combien faut-il de notes pour reconnaître un morceau ? Un ? Là, je me suis retenu de crier avec une voix de fausset, oui, une : One Note Samba de Antônio Carlos Jobim ! Lugrin, ta gueule, tu n’es pas là pour perturber ! Comme lorsque l’interprétation de l’éléphant du Carnaval des animaux, le même rigolo s’est retenu de crier avec une voix de petit enfant : c’est le papillon !

Les enfants, futurs auditeurs du Festival, sont passionnés. Le bonheur !

Le grand moment se passe lorsque l’on démontre le rôle du chef d’orchestre. Deux enfants, petits, viennent, à tour de rôle, devant les musiciens. Ils font les gestes pour indiquer au trio lorsqu’il doit monter ou baisser l’intensité sonore. Les trois artistes sont attentifs et si obéissants, je crois que la prochaine fois que ces enfants verront la retransmission d’un concert, ils s’imagineront être à la place du chef !

Que ce moment d’intime collaboration entre grands interprètes et artistes en devenir puisse apporter, à défaut de grands musiciens, des mélomanes aussi attentifs que connaisseurs aux concerts, déjà l’une des marques de fabrique du Festival Musique et Neige des Diablerets et Vers-l’Eglise.

Merci à Ophélie Gaillard, violoncelliste, Juanjo Mosalini, bandonéon et Romain Lecuyer, contrebasse, que ce fut vivant et sympathique !  


Jean Lugrin, le 1er mars 2022

Galerie : l’acoustique est trop sèche, les musiciens prennent les choses en mains !

Ah oui, ça sonne beaucoup mieux ! Non, les musiciens ne sont pas repartis avec le tapis !