Temple de Vers-l’Église, 19 janvier: premier concert de musique de chambre du Festival Musique et Neige

Le matériel d’éclairage est sur place, Jean-Claude vérifie la liste, tout y est. Il monte les projecteurs à l’avance pour être certain que tout sera en ordre, au moment du concert. Pas d’ombre sur le clavier qui rendrait toutes les touches du piano belles noires. Le grand Bösendorfer est d’ailleurs aussi arrivé.

Samedi matin, il fait huit degrés dans l’église. Catastrophe pour les musiciens qui doivent répéter à seize heures. Catastrophe pour les auditeurs qui aimeraient écouter de belles musiques et non se geler. Catastrophe pour les organisateurs, car si la panne du chauffage perdure, il faudra bien annuler ce premier concert. Il y aurait eu bien longtemps que cela n’était arrivé ! Et il faudrait bien rembourser les places déjà payées. Catastrophe pour le piano qui n’est pas conçu pour vivre en chambre froide. Et pour l’accorder, bonjour les dégâts, surtout que le pianiste a exigé le La à 443 hertz.

Heureusement, Dario Pernet, responsable des bâtiments de la Commune, prend les choses en mains, les dépanneurs arrivent, réparent, le chauffage repart enfin. Une petite pensée à l’auberge de l’Ours et surtout à ses habitants, ainsi qu’à tous ceux qui sont branchés sur la même installation !

Le président fait un saut au Temple. L’accordeur est encore là, il fait des miracles pour que le piano tienne le choc thermique. Faudra-t-il annuler ? il fait 15 degrés. Vite retourner à la maison et téléphoner à ceux qui ont réservé et qui ont laissé leur numéro. Mais, certains viennent depuis Berne, il sont déjà partis de chez eux. Il faudra faire avancer la distribution du vin chaud, servi normalement au Musée, à l’issue du concert. Mary-Claude a préparé son cocktail à base du Bitter Diablerets qui complétera l’accueil des auditeurs frustrés, ils pourront néanmoins visiter tranquillement l’exposition, elle en vaut la peine, et leur billet du concert est valable pour l’entrée au Musée.

Ouf ! La température continue à monter. Les musiciens arrivent. Une fois de plus, ils sont sympas, et qu’est-ce qu’ils jouent bien, quelle cohésion, quelle complicité ! Ils sont Polonais nos deux Piotr.

C’est le creux de janvier, la météo annonce la neige, les réservations ne sont pas légion. 17:30, les premiers auditeurs s’installent, à 18:15, le temple est bien rempli. C’est toujours agréable pour les musiciens de se produire devant un auditoire, et non seulement devant un microphone. Et quel auditoire ! Je me rappelle de concerts à New York, au Met’ ou au Carnegie Hall, j’avais l’impression d’entendre de la musique dans un sanatorium. Ici, nous sommes pourtant à la saison des rhumes et des grippes, personne ne tousse. Je le dis souvent, à Musique et Neige, ils ne viennent pas pour se faire voir, ils viennent pour écouter, les musiciens le disent, avec quelle attention !

Je ne vais pas relater le bonheur des pièces magnifiquement jouées, vous n’aviez qu’à être là !

Merci Dario, on l’a échappé belle !

Jean Lugrin

Soyez le premier à commenter

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.