Musique et Neige, concert du 22 décembre 2018: ce Festival fête ses 50 ans et il tient toutes ses promesses

Carine Séchaye et Christian Immler et l’Orchestre de Chambre de Genève.

Pouvant en parler librement puisque j’en ai quitté la présidence en 2017, après 23 ans de bons et loyaux services, si si ! J’étais fatigué, usé. Peut-être en avais-je trop fait, mais quand on aime, on ne compte pas.

A la fin de la saison, j’ai contacté le directeur-artistique Thierry Wälli, ainsi que celui qui était prédestiné à me succéder, Philippe Hebeisen, pour les informer de ma décision brutale. Je les ai mis dans l’embarras et j’en suis navré. Néanmoins, je me suis aperçu que cette décision était la bonne, car à la fin de cette cinquantième saison, d’autres membres du comité laisseront leur place.

Tout d’abord Mireille Baudat et Solange Wacker Lugrin, deux chevilles des plus ouvrières qui auront animé cette manifestation depuis le tout début en 1970 ! C’est grâce à elles que l’ambiance chaleureuse et amicale est la marque de fabrique de Musique et Neige. Souvent dans l’ombre, tellement de tâches parfois ingrates, mais nécessaires, ont été exécutées dans la bonne humeur. Thierry Wälli, l’homme qui avait remis le Festival sur les rails après un essoufflement en a assumé la direction artistique avec brio depuis 1983. Si le niveau musical est celui que nous connaissons, c’est à lui que nous le devons. Lucius Caflisch, le correcteur impitoyable, grand mélomane lui aussi, s’en ira à la fin de la saison. Tout comme Marcello Fagioni, responsable des logements de musiciens, du piano, et si longtemps tourneur de pages. Pascal Clerc, le caissier qui doit se consacrer à d’autres charges professionnelles exigeantes et à sa famille. Anne-Lise Peneveyre, longtemps responsable des annonces de la plaquette est partie l’année dernière, mais on retrouve son efficacité et sa gentillesse à maintes occasions. Ainsi, à la fin de la saison, le comité aura été rajeuni, les vieux sont loin, on pourra passer à la disco ! Je plaisante, car Musique et Neige s’est fait une spécialité dans la musique de chambre dans le temple de Vers-l’Eglise à l’acoustique et l’ambiance si particulières, lieu si cher à Sir Peter. Il faut que cela continue. Une belle équipe demeure : Sylviane, Gérard et Yoann Huck, Elise Favre et Samuel Morier-Genoud, le nouveau directeur artistique Gilles Champoud et Philippe Treyvaud qui n’est pas seulement le président de l’Association des Amis du Festival (plus de 300 membres) mais qui oeuvre sans cesse pour le bien de la manifestation.

Hier, je devrais dire depuis belle lurette on a pu voir des équipes s’affairer pour la préparation de ce concert exceptionnel d’ouverture de cette 50ème saison. La cuisine a été investie dès jeudi. Le chef-directeur-artistique coupant, cuisant dans la solitude du coureur de fond. Je l’ai placée celle-là, mais ce n’est pas vrai. Combien de petites mains sont venues les mettre dans la pâte, combien sont venues préparer la salle de gymnastique aménagée du type grande classe pour une agape servie à tous les auditeurs et musiciens. Une armée de tout jeunes dont l’efficacité fut impressionnante, habillé du tee-shirt aux couleurs de Musique et Neige a participé à la réussite de cette mémorable soirée. Préposé à la photographie, j’aurais bien voulu faire un portrait de famille de toute cette équipe de bénévoles. Je suis certain qu’elle aurait rempli la scène de la salle de la Maison des Congrès. Je mettrai cette idée en pratique pour les 100 ans !

Alors Musique et Neige, c’est que de la bouffe ?

Le 22 décembre à 14 heures, répétition ; c’est sérieux, mais l’ambiance est détendue. Puis, un petit moment de détente durant lequel les musiciens se changent avant l’arrivé des auditeurs. Ils sont très nombreux, très peu de sièges sont inoccupés. Le président arrive courageusement sur scène pour son discours d’ouverture. Il pose ses deux cannes. L’opération toute récente à l’une de ses jambes a réussi, il est là. Une preuve supplémentaire de l’engagement qu’il faut pour organiser un tel Festival même de dimension à taille humaine. Ses remerciements terminés, il laisse la place à un jeune compositeur qui monte. Si j’ai bien retenu, il se nomme Wolfgang Amadeus Mozart. Ce sont ses airs d’opéras qui seront joués et magnifiquement interprétés par l’orchestre de Chambre de Genève, accompagnant la mezzo-soprano adorable Carine Séchaye (troisième participation à MN) et l’excellent baryton Christian Immler. Vers la fin du concert, je suis tellement heureux que Papageno et Papagena se soient trouvés et que ce beau Festival brille de tous ses feux ! On ne peut que se réjouir de la suite de la saison…

Texte et photos: Jean Lugrin
un ancien président comblé

 

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