La Hotte aux Diablerets: exposition d’Andrès Moya et une pensée pour Christine Fehr qui s’en est allée

A 15 heures vendredi, j’entre dans la galerie. Je tends la grosse clef demeurée dans la serrure, demandant au monsieur barbu s’il tient à être enfermé à l’intérieur par un plaisantin. Non, ce n’est pas mon genre d’humour ! Le sympathique barbu est justement Andrès Moya.

Faisant le tour des tableaux accrochés et des dessins posés dans le porte-cartons, je ne peux que constater une technique éprouvée. De sujets pouvant sembler d’une banalité affligeante, comme une piste de ski de fond traversant le chemin, l’artiste en dégage les diverses textures. Son crayon trempé dans une mixture donne l’impression de l’asphalte mouillé. En plus, on reconnaît les chemins, les endroits, puisqu’ils sont d’ici. C’est agréable de situer les lieux sans que ce soit d’une qualité photographique, mais plutôt qu’on regarde le paysage à travers le langage pictural de son auteur.

C’est une belle exposition. Rien ne sert de faire envie de s’y rendre alors que dimanche 13 janvier, le finissage aura eu lieu. En revanche, pour les frustrés, ils auront le plaisir de découvrir le travail d’Andrès Moya, sur son site : http://www.andresmoya.es

Je ne peux m’empêcher, dans ce petit chalet, de penser et repenser à celle qui s’est d’abord battue pour y faire vivre tant d’expositions et, plus tard, qui s’est battue contre la maladie. Elle, qui n’a jamais compté son temps ni ses efforts pour faire venir des artistes ou artisans d’ici ou de bien plus loin au gré des connaissances qu’elle et son mari Nicolas, ne manquaient jamais de faire. Ces deux avaient l’accueil dans le sang. Ils avaient, car Christine, l’âme de La Hotte s’en est allée. La cérémonie a eu lieu le 11 décembre dernier. La région a perdu l’une de ses animatrices culturelles importantes. On pourra garder d’elle et de sa gentillesse le souvenir d’une personne créative, entreprenante, potière émérite. On regardera sous le plat, sous l’assiette, sa signature avec émotion et reconnaissance. MERCI CHRISTINE !

Texte et photos
Jean Lugrin

Soyez le premier à commenter

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.