Martin Ott s’est éteint le 13 novembre 2023 après une maladie supportée avec un courage exemplaire et une foi inébranlable.
Directeur de la succursale de Maag Technique à Lausanne, où il résidait avec son épouse Hedwige et ses deux enfants : Adrian et Ursula, il est tombé amoureux de cette belle vallée des Ormonts, dès 1974. La famille a passé week-ends et vacances dans un chalet qu’elle louait dans le quartier des Terreaux, aux Mosses. En 1999, l’occasion d’acquérir un chalet voisin, La Coquette, se présenta. Dès lors, Martin et
« Hedi » s’établirent définitivement aux Mosses.
Dès sa retraite, en 2000, Martin n’étant pas homme à rester inactif s’engagea rapidement au service de la région et des Mosses en particulier. Nommé au poste de président de la Société de développement, il est appelé à relever cette société qui se trouvait dans une situation financière délicate. Il mit toute son expérience de chef d’entreprise pour la sortir de ses difficultés. Cela exigeait des décisions strictes qui, pour certains de ses collaborateurs, représentaient un véritable défi.
Après son activité auprès de la société de développement, Martin s’est engagé auprès de la paroisse dont il est devenu le président du Conseil. L’évolution des idées au sein de l’Église réformée ne l’a toutefois pas convaincu, et après quelques passes d’armes avec le synode, il s’est retiré de sa fonction, pour rejoindre une communauté religieuse qui correspondait mieux à sa foi.
Dès 1987, la commune d’Ormont-Dessous a dû faire face à un problème qui aujourd’hui encore menace partiellement son avenir. La votation dite de Rothenthurm cachait autre chose que la protection des marais de cette région du canton de Schwyz. Toutes les régions marécageuses de Suisse étaient incluses dans le texte soumis au peuple suisse, mais de façon très discrète. Or la région des Mosses, en particulier tout le versant ouest entre la zone des Dorchaux et la route cantonale, se situe dans une zone très sensible, qui doit être certes protégée, mais dans le respect d’un acquis architectural bien antérieur à tout désir de protection et d’une infrastructure agricole et touristique qui doivent permettre à cette région de vivre. Le règlement initial du PAC 292a, lié à la protection de cette zone, mettait en péril la reconstruction de bâtiments qui pouvaient être détruits par une force majeure, comme le feu par exemple. Martin Ott est à l’origine de la création de l’Association de défense des propriétaires fonciers du plateau Les Mosses-La Lécherette. Bien que son bâtiment ne soit pas situé dans la zone du PAC, c’est par solidarité envers tous les propriétaires concernés qu’il s’est battu, avec succès, afin que ces bâtiments puissent être reconstruits en cas de destruction par force majeure.
Malheureusement, dès 2015, s’installe le temps de la maladie. Affaibli par ses problèmes respiratoires qui le forceront à vivre en permanence avec un apport d’oxygène, Martin s’est fait de plus en plus discret, au fur et à mesure de l’aggravation de son mal. Il nous a quittés quelques semaines avant le dernier Noël, en laissant le souvenir d’un homme intègre et juste, qui aimait cette vallée et qui s’est battu afin qu’elle puisse garder son charme et son attrait pour tous ceux qui viennent s’y ressourcer.
Martin en 2012
Crédits : Gilbert Pidoux
Soyez le premier à commenter