Complément à l’article paru dans Le Cotterg de mars 2018
Un départ dans la nouvelle année réussi avec Tiffany, un Ensemble Belle Epoque composé de musiciens de Lausanne et environs, pour un programme dansant le 1er de l’an à la Maison des Congrès avec un apéritif dinatoire pour tous.
Une série de 7 concerts de musique de chambre chaque samedi à 1815 du 20 janvier au 3 mars pour un public fidèle et, heureusement, avec chaque année de nouveaux adeptes.
Le lieu d’abord : Vers l’Eglise, son temple de taille et d’acoustique parfaitement adaptée , l’atmosphère aux bougies sur les bords de fenêtres, l’assiduité et la qualité d’écoute des visiteurs, abonnés réguliers ou simplement venus en tant que hôtes de la station ou auditeurs de la RTS, il s’agit d’un bon mélange de prestataires et de consommateurs appréciant ce qui leur est offert.
Un récital de piano, réalisé par Benjamin Moser en ouverture aséduit les auditeurs avec des standards de Gershwin, des transcriptions de Rachmaninov et « les tableaux d’une exposition » de Moussorgski, un vrai feu d’artifice.
“La Belle Meunière”, cycle de 20 chants traduisant les émotions diverses du marcheur solitaire dans les poèmes de Wilhelm Müller composés en un célèbre cycle par Franz Schubert… cela en vers allemands et chantés par un jeune baryton séduisant, Andrè Schüen, accompagné de main de maître au piano par Daniel Heide de Weimar, un habitué du festival… un très grand moment.
Le Quatuor à cordes “Apollon Musagete” , des musiciens polonais ayant gagné le concours ARD de Munich et fréquentant les grandes salles de musique de chambre dans le monde sont revenus une troisième fois, accompagnés par Ewa Kupiec, une pianiste enseignant à la Haute Ecole de Musique de Hannovre. Un quintette de Grazyna Bacewicz , oeuvre magnifique à découvrir et le quatuor à cordes d’Edward Grieg qui a servi de modèle à Claude Debussy pour la composition du sien.Le public a été conquis.
Un programme magnifiquement dosé a été proposé par le Duo Soòs-Haag, un couple de pianistes venus pour la troisième fois : Mozart, Debussy (mort il y a cent ans) et Schubert (grand maître pour oeuvres à 4 mains).
Le Quatuor Modigliani de Paris, venu en TGV le samedi matin, arrivés en bus ASD depuis Aigle, dans l’après-midi a vite fait un tour au magasin de sport pour louer des skis pour le lendemain avant de faire une courte répétition à Vers-l’Eglise. Il est vrai que lors du dernier passage au Festival, un des membres était resté une semaine avec sa famille dans la station, cela a dû donner des idées aux trois autres… le concert du soir devant une église pleine a été une très grande réussite (Haydn, opus 74.3 « le Cavalier » et Debussy suivi d’un bis d’un mouvement de quatuor de Rachmaninov très peu connu).
Le Trio pour piano et cordes Guarneri de Prague, un ensemble légendaire dont les membres fondateurs de 1986 sont toujours les mêmes ont eu un accueil digne de leur longévité pour un programme Beethoven opus 70 no 1 et Schubert opus 100 D929 qui aura ravi tous les amateurs des films de Stanley Kubrick qui a utilisé l’andante dans “Barry Lyndon”.
Un dernier concert a clôturé une très belle saison avec le Quintette Bartholdy composé de très grands chambristes et enseignants réputés de Hautes Ecoles de Musique allemandes. Les cinq musiciens se réunissent une dizaine de fois dans l’année pour jouer le répertoire pour quintette à cordes qui recèle des oeuvres magnifiques et trop peu jouées dans les salles de concert. Bruckner et Brahms en sont malheureusement des victimes… pas à Vers l’Eglise !
Une nouvelle saison déjà terminée, de belles pages de musique de chambre ont envouté un public fidèle et une 50e édition de ce petit festival tenace va débuter le 22 décembre 2018 par un concert de jubilé à la Maison des Congrès qui sera donné par l’Orchestre de Chambre de Genève. L’ouverture de Figaro de Mozart, suivi d’airs pour baryton (Christian Immler) et mezzo (Carine Séchaye) raviront les auditeurs.
Texte Thierry Wälli
Photo Yoann Huck
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